Je crains un peu la paume des mains chez les humains. Qu'elle soit épaisse ou fine, rougeaude ou pâle, elle me met mal à l'aise. Je préfère les petits coussinets qu'ont les chats et les chiens sous les pattes, les sabots des chevaux, des ânes, des biches, et même ce qu'on voit sous les pieds des éléphants et dont je n'ai pas retenu le nom.
La paume des humains prend peu le soleil, sa peau est spéciale, les pores moins visibles à cet endroit que toutes ces lignes et stries particulières à chacun, et si intimes somme toute, que je suis presque gênée de les voir.
J'irais jusqu'à dire que je trouve la paume des mains infiniment plus intime que les fesses, au point que c'est plutôt au creux des mains des gens que je m'attendrais à trouver un anus, ou autre chose de ce genre...
Qui va encore vouloir que je lui lise les lignes de la main, ce que je fais volontiers, respectueuse de cette intimité offerte...
(écrit le 19 05 86)
Textes épars
samedi, février 27 2010, 13:36
La paume
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
samedi, février 27 2010, 12:58
Les adverbes
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
J'aime les
adverbes. Et, bien que les professeurs de français demandent à leurs élèves de
n'en laisser que le minimum dans leurs copies, moi je fais le contraire :
j'en mets partout. Parce que l'adverbe
est doux, féminin, négligemment terminé, souvent, par ces festons réguliers de
"ment" (et en anglais, plus gracieusement encore par le
"ly" si léger..) N'a-t-il pas, l'adverbe, quelque chose de la paresse
sensuelle prêtée aux créoles, avec ces terminaisons languissantes, évoquant ces
volants ajoutés au bas des robes et jupons d'antan, pour les rendre plus
voluptueux encore...
(écrit le 08 04 80)
samedi, février 27 2010, 12:52
Dans "Bonjour, tristesse"
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
"Bonjour,
tristesse"... Le charme de ce livre venait de la légèreté extrême de cette
culpabilité. Je parle de "légèreté", comme on dit de la monture d'une
bague qu'elle est légère, une culpabilité, en somme, réduite au minimum...
Autrement dit, me charme chez Françoise Sagan, un souci d'élégance dans
l'attitude volontiers pécheresse, qui me semble un avatar mélancolique de la
vertu...
(écrit le 22 10 90)
samedi, février 27 2010, 12:44
Pénélope et Maria
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
Quand on
regarde le corps, les gestes de Maria Callas chantant, on voit que leur grâce
comporte une indéfectible timidité, une réticence ferme et courtoise à exister
charnellement, quelque chose d'ombreux et de retiré malgré la force éruptive du
désir. C'était peut-être cela qui faisait son charme, au sens ancien, puissant,
du terme. Mon amie Pénélope lui ressemblait.
(écrit le 08 01 87)
mercredi, février 17 2010, 00:48
Sans titre
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
Les femmes à qui on tue leurs maris et leurs enfants m'intimident. Cette douleur est la seule royauté devant laquelle s'incline et se déchire mon âme de papier.
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