Il faut prendre garde aux quantités. Un peu de thym dans la gibelotte en relève le goût, trop de thym la rend immangeable. Dans bien des cas, un changement de quantité inverse le signe, porte la chose à son contraire. [...] Trop de pruderie fait un bégueule; un peu de licence fait un homme aimable. Un peu d'information, la rencontre fortuite d'une production d'art, alimentent sans doute l'esprit de création. Trop d'information, trop d'empressement aux productions d'art, le stérilisent.
Passage tiré d'Asphyxiante culture : un livre excitant, agaçant, plutôt mal foutu à mon sens, mais qui a le mérite d'aider chacun à mieux se situer. Ecrit par Jean Dubuffet, et publié par Les Éditions de Minuit, en 1968.
Ici, j'ai envie de faire comme Fabrice Lucchini  quand il veut attirer l'attention du public sur un passage qui lui semble digne de la plus grande attention : il le répète, souligne même certains mots. Fabrice répèterait donc : Trop d'information, trop d'empressement aux productions d'art, le stérilisent. -"Trop d'empressement", ajouterait-il, martelant chaque syllabe en fouillant son public du regard, c'est exactement cela, n'est-ce pas, qu'on sent chez certaines personnes, "trop d'empressement aux productions d'art"...