mercredi, mai 11 2011, 02:44
Une sucette ronde jaune citron
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
J'aimerais bien écrire quelque chose, mais quoi ?
Vais-je parler de cette petite Black toute remuante dans le bus, avec sa sucette ronde jaune citron qu'elle gardait le plus souvent plantée dans la bouche, même quand elle toussait ? Et son père, alors, de lui rappeler juste de mettre sa main devant la bouche - si bien qu'on ne voyait plus la sucette...
C'est là que j'ai osé enfin parler de mes craintes au papa attentif. Il a ri de bon cœur et m'a assurée que sa grande fille de quatre ans était très maligne, pas de souci.
Elle ne s'occupait pas de moi, regardait ailleurs en babillant, et moi je surveillais la rare réapparition de la sucette jaune citron devenue de plus en plus petite. Une fillette très éveillée, c'est sûr, avec une sucette jaune vif dans la bouche, et un peu de bronchite.
Une fois hors du bus, j'ai cherché son visage derrière la vitre, et je l'ai vue qui agitait avec grâce cinq doigts agiles pour me dire au revoir avec un bon sourire.
3 commentaires
J'ai tout vu comme si j'y étais !
Ca m'arrive aussi de m'inquiéter pour certains enfants comme ta petite Black mais quand on voit que les parents ne s'en font pas du tout, j'ai envie de me dire maintenant que c'est pas mon problème. Je me force mais bon, tu vois bien que ça ne sert à rien.
@ Catherine Ternaux : oh, merci, Kitty !
@ Chriss : C'est sympa de passer, Chriss. Mais quand même je ne pense pas que "ça ne sert à rien". Tu sais bien ; "le tiers secourable..." dont parlent les psy.
De toute façon, je considère que c'est un devoir d'assistance. S'il fait froid, et que je vois les parents en doudoune, avec un bonnet fourré, et leur bébé à peine vêtu dans la poussette, sans rien sur le duvet de son crâne, je leur fais remarquer qu'ils sont plus chaudement vêtus que leur petit. Quelquefois, les parents sont mécontents : "De quoi vous mêlez-vous" ? (C'est normal : l'agressivité est une bonne arme pour écraser la culpabilité. Mais ensuite, ils peuvent réfléchir, tu ne crois pas ?) D'autres fois, ils me remercient, un peu gênés. Ils disent : "Nous n'habitons pas loin...". Bises, Chriss.