jeudi, octobre 21 2010, 21:25
La grammaire sans casse
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Je voudrais bien être meilleure en grammaire. Pour moi, écrire un texte où se promènent quelques imparfaits du subjonctif me demande l'attention spéciale que je porte à mon cabas de provisions si j'y ai mis des œufs. On avance prudemment, toujours soulagé d'être arrivé à bon port - le cabas une fois posé sur la table de la cuisine - sans casse.
11 commentaires
Ce petit billet est "choupinou", j'adore!
A part ça, comment c'est-y que ça va mieux ?
Bisous Lika
@ Corto : Merci Cortino. Je gère les antalgiques pour arriver à m'asseoir une heure pour faire ceci, une autre pour faire cela. Le petit kyste à l'aine refuse que je plie la jambe. Mais comment vivre sans désobéir ? Je file chez toi, justement. Bises.
Sous la plume de Claude Duneton je lis :
" Les désinences asse, assions et assiez, avec un â ouvert et long, des siècles révolus font une conjugaison à gros nez de clown."
Plus loin il parle d'un décalage encore plus violent avec les verbes familiers :
"Nous turbinâmes jusqu'à la nuit par crainte que nous bouffassions des clous."
@ Putzi Ouane : J'ai écrit là-dessus depuis un sacré bout de temps.
Et Alphonse Allais, donc ! (coupure provisoire de courant dans ma mémoire pour le titre de son poème fameux : ... ["Ah ! fallait-il que je vous aimasse"... et qui se terminait par : "Pour que vous m'assassinassiez!" ) Les verbes du premier groupe sont les plus hilarants - sasséssur.
Déjà en 2001, mon amie Jacqueline Starer me conseillait de remplacer "exprimassent" par "expriment" au chapitre : "Un choix occulté". C'est vers le début de mon petit livre :"Le bleu en exil". Cliquez dessus, et vous le trouvez en entier ici.
Ce texte qui m'a demandé un travail dingue; et personne, parmi la demi-douzaine d'éditeurs contactés entre 2002 et 2009 ne veut le publier. Certains éditeurs ont travaillé dessus, et soudain : black-out.
Les héritiers de Saint-Exupéry sont connus... Pas question d'enlever une goutte au sirop dont ils ont sur-enrobé ce conte mélancolique. Ils veillent, vous savez.
Et il paraît qu'outre le sirop, le pire est à venir - un dessin animé clinquant en 26 épisodes, qui va coûter UNE FORTUNE, prévu sur France 3. Pour que les enfants cessent de bouder ce conte, ah mais ! Pauvre Antoine, qui ne peut même pas se retourner dans sa tombe.
Une chose que je souligne volontiers à mes jeunes amis, c'est que le présent du subjonctif peut devenir un instrument d'humour... ("le fameux "Il eut fallu que je le susse..." de Marivaux, qui a fait pouffer ma sœur tout haut au théâtre, peut servir encore...)
(J'hésite toujours entre "eut", et "eût", dans ce cas-là. S'il y a un grammairien -professionnel ou dilettante, peu importe - qui passe par ici, ce serait ma chance ! C'est tellement agréable d'être sûr de soi, à bon escient, bien sûr.) Bon week-end !
Quel plaisir de te lire ma tite Lika^^
je suis vraiment fan de ce que tu écris!
Eh oui je suis une groupie^^
je t'embrasse!
(je viendrais vous voir le week end prochain Philou et toi:)
@ Massiva : C'est à toi, notamment, que je pensais, petit coeur, quand j'ai commenté à 0:12 le billet, chez Corto74, intitulé "a quoi rêves-tu, jeune con ?"
Ravissante, subtile, courageuse, tu as bien un défaut quelque part, non ? Je me creuse... Je vais demander à Michaël ! Bisous à vous deux de ta fan. Dimanche prochain ? Bien sûr ! And what about your lovely sister ? I miss her too... !
La grammaire : un délicieux bonbon qui ne se mérite qu'après l'effort, surtout lorsqu'elle est désuète et anachronique. Avec le temps qui passe, elle me délaisse, elle ne se nourrit pas de quotidien.
J'aime beaucoup votre échange de spécialistes sur les vers d'Emilie Dickinson. J'ai le sentiment en lisant vos commentaires de contempler un royaume de délicieux bonbons que je regarderais à travers une vitrine en me disant:"ca doit être bon, s'ils aiment!"
Quant à voussoyer, je me demande si c'est vraiment un néologisme. (A moins d'en être un moi même, puisque je l'entendais dans ma lointaine enfance.)
Ma chère Lika, quel plaisir de te lire!
@ euphrosine : C'est toi qui es délicieuse. Je me sens toujours mieux après t'avoir lue ! Tu sais, je viens du blog de Rachel ("Dans la marmite de Rachel", pour ceux ou celles qui voudraient y aller voir - j'échoue quelquefois dans la fabrication des liens, tu sais bien) où j'ai écouté, ébahie, une historienne passionnante. Dans son nom de famille il y a Riz. Il faut que je retourne regarder; ça, c'est du Lika : elle commande un livre à sa libraire et ne se rappelle même pas le nom de l'auteur !
Mais je ne connais toujours pas le numéro de mon portable vieux de plusieurs années (le nouveau, je m'en suis débarrassée, pardi !) A tout à l'heure : je pars sur le blog de Rachel noter le nom de cette dame étonnante - qui a même eu l'heur de plaire à mon héros, qui écoutait et riait souvent en réparant son ordi.
Pauvre Emily ! Elle gît, pages ouvertes partout à ma gauche sur la grande table (une porte sur tréteaux) juste à côté de celle-ci. Je te laisse imaginer le foutoir.
Bises, amie euphrosine.
Oh merci!!
si tu savais, les défauts me submergent malheureusement,je pourrais en faire une liste^^
Quant à Michaël,gentil et mignon comme il est,il te dira que je suis parfaite:p
Pour dimanche j'ai hâte!
je vais voir avec Zozo ce qu'il en est^^
Je t'embrasse tendrement et avec amour^^
Oh et je viens de lire ce texte "à quoi rêves-tu,jeune con?"
Je suis flattée que tu aies pensé moi pour ce joli commentaire que tu as laissé :)
(soit dit en passant,j'aime beaucoup ce texte,je vais eut-être y laisser un mot!
courage pour moi^^)