Des infirmités diffuses de mon adolescence, il me reste un manque d'intelligence total pour le couple espace-temps. Pour moi, il y a l’espace d’un côté, et le temps de l’autre. J’y pense séparément. Leur lien est trop compliqué pour moi, il m’angoisse.

Je comprends alors comment doit se sentir celui dont on dit qu'il est bête : un tas de plomb parmi les oiseaux prêts pour l'envol et frémissants, et chacun le regarde surpris. Où sont ses ailes, ses plumes, ses yeux ?

Je sais bien qu'il me manque tout cela et plus encore, de sorte que je reste la dernière en ce lieu étrange a-mathématique, a-physique, le rien ? comme un jouet oublié dans le noir avec pour seuls compagnons ces antennes inquiètes qui écrivent au bout de mes doigts, se font du souci.