samedi, novembre 21 2009, 12:41
L'amour entre prof et élève
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Le mardi 24 novembre, sur la 2, après le journal, il va y avoir une soirée consacrée à l'amour entre prof et élève.
Naguère, à Nice, j'avais vécu une expérience de ce type. Mais la mienne fut navrante, parce que mon professeur de philosophie, ne m'aimant pas, n'aurait jamais dû coucher avec moi, alors qu'il avait promis de "m'aider". Ce qui est arrivé, je ne l'ai jamais tout à fait compris, en fait. Je ne lui plaisais même pas..
A dix-neuf ans, j'ai donc écrit un conte fantastique, Le Pays éteint. Je voulais mourir après l'avoir écrit. Mais impossible de corriger mes cent cinquante pages. Si j'ouvrais le manuscrit, je craignais de perdre la raison.
Quelques années plus tard, la même histoire (prudence) n'avait plus que trois pages et devenait Les malheurs de Sottefille, (que je vais placer ici, dans Textes de jeunesse. si ce n'est pas encore fait.)
Plus tard encore, je parlais de mon professeur de philosophie dans Le Tournesol de Davos. Devenu le parrain de ma fille Sarah, mon ex-professeur ne s'est pas plus soucié d'elle que de moi. (Ah, que j'enviais les leçons particulières que Bruno Kremer donnait à Vanessa Paradis, dans Noces Blanches... !) N'a n'a rien vu de dérangeant pour lui dans ce Tournesol.
Comme certains rêves sont récurrents, Le Pays éteint est resté pour moi un thème récurrent, car l'histoire entre mon professeur et moi ne s'est cicatrisée que récemment. La lucidité n'a pas été ma qualité première... ! ( La chose refusée , dans Peut mieux faire - extraits, ici, et tant qu'on y est : Une bonne élève.)
En 1996, une fois encore, j'ai écrit Le Pays éteint. C'est ce texte qui va suivre ce billet. Affaire enfin classée.
Je regrette que ce mardi 24 novembre, on ne voie que le film Mourir d'aimer (cette fois avec Muriel Robin), et qu'on ne donne pas le vieux film en noir et blanc d'André Delvaux : L'homme au crâne rasé, le plus prenant des films que j'aie jamais vus sur le thème de l'amour entre professeur et élève.
Enfin ceci : on n'imagine pas à quel point il peut être structurant, pour une personne jeune qui veut séduire quelqu'un "d'interdit", de se voir opposer un refus ferme et affectueux. Souvenir : mon amoureux était parti s'engager en Guyane, il ne donnait pas de nouvelles. Lui et son père se ressemblaient. Alors j'ai fait plein de charme au papa. Je savais que je lui plaisais. Or lui, a posé la main sur ma joue et m'a dit : "Non, ne sois pas folle...". Il est resté mon ami jusqu'à la fin de sa vie.
4 commentaires
Bonjour Mercé,
Entre mes différentes passions et l'envie de t'écrire, j'ai fini par trouver le temps de t'écrire. Merci pour tes joies à la lecture de mon Blog. Je viens de lire à haute voix ton texte à Marylou, qui a adoré ton livre (elle s'y retrouve complètement). Ces histoires entre profs et élèves souvent écrites, filmées ou racontées sont des histoires d'interdits et de lignes à repousser; j'ai adoré le livre l'institutrice porté à l'écran et joué par Jeanne Moreau c'était l'histoire d'un autre interdit : l'amour entre un immigrant et femme Française. Aujourd'hui pendant que nous on se bat pour élargir le cercle de nos libertés, ailleurs c'est l'obscurantisme qui revient et recrée les interdits sur nos libertés. Ton histoire fait en réalité partie de ta quête de liberté et de ton envie de savoir et de grandir. Il faut laisser le passé là ou il est pour vivre son présent et construire son avenir. Le tien sera coloré, radieux et heureux pour fermer ses cicatrices il faut savoir raconter ses plaies et là tu le fais très bien tu es grande Mercé !
A quelques jours on était sagitaires les deux ! De quoi faire un procés à nos parents
Cher R., vivre pour moi, je viens de le découvrir tout à fait, c'est essayer de guérir. Rien d'autre. Que j'aie été infirmière n'est pas un hasard. Guérir ce qui autour de moi demande à guérir a souvent été mon désir. Aujourd'hui, je suis quand même moins ambitieuse - ou moins imprudente ... Tu me dis, "il faut", mais tu sais que moi, les "il faut"... (cf. "Un travail régulier" dans Peut mieux faire...) Biz
Cher R. pour toi, cette phrase de Sören Kirkegaard entendue ce soir. J'espère ne pas trop la déformer :
" La vie ne peut vécue que le regard tourné vers l'avenir, mais elle ne peut être comprise que le regard tourné vers le passé."
Et je crois être arrivée à la croisée du chemin.