jeudi, décembre 3 2009, 14:15
Elle
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
Comme elle est limpide et profonde
cette fille
On voudrait être le caillou
qui se jette au fond avec délice
ou le bateau
doucement sur elle posé, ignorant de ce qui le porte
ou la voile blanche qui lui servira d'aile
l'oiseau qui frôle la surface
et disparaît et revient
par jeu
tout surpris d'être heureux
et le soleil !
on voudrait être le soleil pour ne la quitter que le soir
ébloui, englouti, vaincu...
3 commentaires
C'est un beau poème. J'aime. Dommage de la quitter le soir, cette fille — ne serait-elle plus aussi lumineuse, la nuit ? Je suis sûr qu'elle l'est, surtout la nuit.
Tu as raison, Toto. J'y ai pensé souvent, mais le poème était fabriqué comme ça, alors... L'idée m'en était venue un jour au musée Picasso d'Antibes. Bien que les tableaux fussent magnifiques, le plus émouvant était le petit voilier qu'on apercevait au loin, par la fenêtre, lui et la mer un peu cachés dans la brume de l'été...
J'y pense, c'était peut-être son jeune cousin, qui était amoureux d'elle, et le soir, elle devait rentrer à la maison... Et merci d'avoir aimé.