J'aime bien regarder les documentaires sur la chaîne "Animaux". Voici comment les prédateurs opèrent : ils avisent une créature qui s'est un peu éloignée du groupe, et ils foncent dessus, l'emportent.
Moi je fais pareil. Il y a en moi un essaim de démons. Je ne vais pas non plus foncer dedans. Je me contente de repérer un démon que je vais déglutir et rejeter sous forme de texte - un petit texte, bien sûr, car ayant avalé un petit démon, cela ne donnera jamais trois cents pages.
Dans ma jeunesse j'ai essayé une fois de foncer en plein essaim, cent cinquante pages qui ont failli me tuer. Je ne le referai plus.
Imprudent alors de chercher pourquoi je ne dessine plus, ne joue plus du piano, ou pourquoi je n'ai pas su...
A peine certaines de ces questions m'ont-elles effleurée que je sens l'essaim remuer et bourdonner en moi de façon menaçante.
Je dois me contenter de petits textes, qu'il m'arrive de rassembler. C'est déjà inespéré.
Peut mieux faire
a été fabriqué comme ça. Et tout le reste. Rien à voir avec la "bonne idée des vignettes", compliment d'un "ami" directeur de collection, démon d'un essaim extérieur.