Certains hommes, s'ils voient une femme qui leur plaît dans la rue n'ont de cesse qu'ils ne l'aient abordée. Moi aussi j'aimerais aborder certains hommes : ce sont les hommes tristes.

Ce matin, j'ai vu quelqu'un, point trop pauvrement habillé, debout au bord du trottoir et penché en avant, qui contemplait l'allure incertaine des pigeons comme s'il voulait leur dire ou leur donner quelque chose, mais il demeurait juste penché vers eux, comme moi de loin vers lui, à hésiter sur le sort de ce qui n'est pas soi...

18 06 81-2