Hier j'ai donc regardé  le remake de Mourir d'aimer. Au début du film, on retrouvait la Muriel Robin des sketches (aïe) et ensuite, une nouvelle Muriel - la vraie, peut-être ? C'était la bonne surprise. Mais.......
J'attendais les débats. Alors qu'il y avait plein de "personnes autorisées" sur le plateau. Même un psychiatre. On parlait plus volontiers d'amour que de passion, et personne n'a prononcé le mot transfert !
Personne n'a insisté sur le fait qu'un jeune qui a besoin de plaire à une personne responsable de lui, est quelqu'un que ses parents n'ont probablement pas pu aider à se construire, quelqu'un qui attend ardemment l'aide de l'adulte qu'il a élu son "sauveur".( N'y a-t-il pas encore plein d'adultes qui attendent Le Messie ?)
Or, si l'adulte, malgré son désir sexuel éveillé - car c'est troublant, la confiance éperdue et la beauté d'une jeune personne - a le courage de lui offrir un appui quasi-parental, si cet adulte a la capacité de maîtriser ses pulsions sexuelles, c'est là qu'il devient vraiment rassurant, structurant pour cette jeune personne naïvement prête à s'offrir pour être sûre qu'on s'occupera d'elle.
Mais on le sait : quand les hormones ont frappé, il est difficile de se maîtriser... Car je parle maintenant des cas où c'est l'adulte qui fait les premiers pas.
Personne sur le plateau n'a parlé de ce film magnifique de Pedro Almodovar :  La mauvaise éducation. Personne non plus n'a évoqué  Lolita de Nabokov, cette nymphette  consentante, décontractée, qui n'a perçu, que longtemps après, le mal qu'on lui avait fait.


J'ai quand même envie de vous faire écouter les paroles de la chanson que le petit garçon chantait à la demande du prêtre qui "l'aimait", dans La mauvaise éducation :
Moon River
Jamais je ne t'oublierai
Jamais je ne me laisserai emporter
Par les eaux
Par les eaux tourmentées
Du fleuve de lune
Qui tourbillonnent à mes pieds
O fleuve ô lune
Dites-moi où se trouvent le bien et le mal
Dites-le moi  (c'est moi qui souligne)
Je veux savoir
Ce qui se dissimule dans l'obscurité
Pour qu'enfin soit dévoilé...

Et c'est là que le prêtre voulant l'enlacer, le petit, pour se dégager, tombe avec un cri : le sang, qui lui coule sur le front, coupe son visage en deux  : "j'eus le pressentiment que ma vie serait toujours divisée, sans que je puisse rien y faire", dira-t-il, devenu adulte.

Encore un mot sur un film que j'ai dû visionner cent fois peut-être en quinze ans : Le maître de musique, un film de Gérard CORBIAU.
Interprété par José VAN DAM, ce maître de musique représente pour moi tout ce qu'un adulte a vocation d'être. Et ses deux élèves, interprétés par Anne Roussel et Philippe Volter me touchent toujours autant. Et je continuerai et continuerai à  regarder ce film. Oui.