mercredi, novembre 25 2009, 12:38
Mourir d'aimer : débat décevant
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Hier j'ai donc regardé le remake de Mourir d'aimer. Au début du film, on retrouvait la Muriel Robin des sketches (aïe) et ensuite, une nouvelle Muriel - la vraie, peut-être ? C'était la bonne surprise. Mais.......
J'attendais les débats. Alors qu'il y avait plein de "personnes autorisées" sur le plateau. Même un psychiatre. On parlait plus volontiers d'amour que de passion, et personne n'a prononcé le mot transfert !
Personne n'a insisté sur le fait qu'un jeune qui a besoin de plaire à une personne responsable de lui, est quelqu'un que ses parents n'ont probablement pas pu aider à se construire, quelqu'un qui attend ardemment l'aide de l'adulte qu'il a élu son "sauveur".( N'y a-t-il pas encore plein d'adultes qui attendent Le Messie ?)
Or, si l'adulte, malgré son désir sexuel éveillé - car c'est troublant, la confiance éperdue et la beauté d'une jeune personne - a le courage de lui offrir un appui quasi-parental, si cet adulte a la capacité de maîtriser ses pulsions sexuelles, c'est là qu'il devient vraiment rassurant, structurant pour cette jeune personne naïvement prête à s'offrir pour être sûre qu'on s'occupera d'elle.
Mais on le sait : quand les hormones ont frappé, il est difficile de se maîtriser... Car je parle maintenant des cas où c'est l'adulte qui fait les premiers pas.
Personne sur le plateau n'a parlé de ce film magnifique de Pedro Almodovar : La mauvaise éducation. Personne non plus n'a évoqué Lolita de Nabokov, cette nymphette consentante, décontractée, qui n'a perçu, que longtemps après, le mal qu'on lui avait fait.
J'ai quand même envie de vous faire écouter les paroles de la chanson que le petit garçon chantait à la demande du prêtre qui "l'aimait", dans La mauvaise éducation :
Moon River
Jamais je ne t'oublierai
Jamais je ne me laisserai emporter
Par les eaux
Par les eaux tourmentées
Du fleuve de lune
Qui tourbillonnent à mes pieds
O fleuve ô lune
Dites-moi où se trouvent le bien et le mal
Dites-le moi (c'est moi qui souligne)
Je veux savoir
Ce qui se dissimule dans l'obscurité
Pour qu'enfin soit dévoilé...
Et c'est là que le prêtre voulant l'enlacer, le petit, pour se dégager, tombe avec un cri : le sang, qui lui coule sur le front, coupe son visage en deux : "j'eus le pressentiment que ma vie serait toujours divisée, sans que je puisse rien y faire", dira-t-il, devenu adulte.
Encore un mot sur un film que j'ai dû visionner cent fois peut-être en quinze ans : Le maître de musique, un film de Gérard CORBIAU.
Interprété par José VAN DAM, ce maître de musique représente pour moi tout ce qu'un adulte a vocation d'être. Et ses deux élèves, interprétés par Anne Roussel et Philippe Volter me touchent toujours autant. Et je continuerai et continuerai à regarder ce film. Oui.
8 commentaires
Je n'ai pas voulu regarder le film de Muriel Robin parce que je me souviens très bien de cette Gabrielle Russier qui avait un peu plus de trente ans et de son élève barbu à qui on en aurait donné vingt-cinq.
Je me souviens aussi du film avec Annie Girardot dans le rôle de Gabrielle.
Aussi je n'ai pas compris à quoi pouvait servir ce remake où on choisit une femme de plus de cinquante ans pour jouer avec un garçon de quinze ans !
Faut pas pousser quand même !
je vais tacher de trouver ce film...d'accord avec toi sur toute la ligne, c'est un sujet que les médias ne sont pas prêts à aborder...(ils nous diront qu'on n'était pas prêt à regarder cette vérité là...le transfert et l'ambivalence) si tu passes chez moi, j'ai besoin d'un coup de main, sinon
Pierrot, de quel film parles-tu ? Nous, on a pas mal de DVD. on peut t'en copier. Mais les envoyer où ?
Et puis chez toi, c'est ton blog, ton mail, ou bien ta maison ? Et de quel coup de main as-tu besoin ? (Tu vas comprendre là que j'ai toujours refusé catégoriquement les tests concernant mon Q.I. Je SAVAIS que ce serait déprimant pour moi...)
J'ai compris, Prierrot, en lisant (enfin !) le premier billet qui est apparu sur ton blog. Phil mon héros) et moi, on va voir comment rédiger la chose, comment l'envoyer, etc. toutes choses pour lesquelles je me noie dans un verre d'eau.
le maitre de musique, tu peux essayer de me l'envoyer à plefebvre@canl.nc mais ça risuqe d'être un peu lourd non??? pour le coup de main c'est sur mon blog, mais si tu passes par la nouvelle calédonie, on sera très heureux de te rencontrer!
Ben voilà. Comment être adulte et donc maître de ses pulsions dans un monde qui érige (si j'ose dire) la nymphette ou le nymphet en objet de consommation...Et comment entendre que le désir de séduire d'un adolescent est nécessaire, tout comme est indispensable que les adultes refusent d'y répondre par "oui"...
Je ne connais pas le film dont tu parles, Lika. (Le maître de musique. )
J'attends d'être en France pour trouver la chambre de Giovanni.
J'aurais aimé venir te voir, mais pour cette fois, ce n'est pas possible, le passage à Paris sera éclair et en salle de transit uniquement. La prochaine fois, ce sera une priorité (et Rachel aussi, les deux ensemble, ce serait encore mieux!!)
Si tu viens en Nouvelle Calédonie d'ici là, tu as ta maison.
A bientôt, Lika. Je t'embrasse.
Armelle
Oh, Hrirondelle, quel dommage de venir de si loin pour un passage éclair ! Mais ma maison, en Nouvelle Calédonie ! tu es adorable ! Et "lycée de Versailles" pour toi, hein ? Je t'embrasse tout plein ! Lika