jeudi, septembre 24 2009, 16:53
Installation de la vieillesse
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
A certaines inflexions, quand je m'entends parler, je remarque que ma voix a vieilli : ce sont les inflexions même de ma tante, décédée à quatre-vingt quinze ans. Je les reconnais. Je me demande si les Nicorette que je mâche depuis dix ans y sont pour quelque chose. Je parle, et cela se produit : la vieillesse sort de moi, s'expose quelques instants, disparaît.
La même chose était arrivée à mon jeune visage, les jours de fatigue. Annonciation d'abord discrète, et puis, de décennie en décennie, les signes s'affirmaient, établissaient leurs quartiers sur mon visage et sur mon corps.
La fraîcheur partait se réfugier sur d'autres visages, d'autres décolletés, d'autres corps. Partout autour de moi sa gloire éclatait : dans les rues, les bus, les métros, les parcs, les plages. C'était beau. Et je n'étais pas triste - presque pas. Je regardais.
8 commentaires
ben oui, la vie..je te renvoie au poème marquise revu et corrigé par brassens...
Mon petit fils Nino a une peur bleue des sorcières, par exemple dans le livre de Kirikou, il tourne les pages, se bouche les oreilles et fait de drôle de mines effrayées. J'ai avec son aide composé un petit sketche ou il tourne en ridicule la pauvre vieille au nez crochu.
Et comme j'ai l'age d'être la vieille en question ,je lui demande que faire parce que je n'aime pas me voir en carabosse. Alors, après avoir réfléchi, il me dit :
Faut que tu tues ta sorcière, toi toute seule . Et tu seras bien tranquille, et il part en trombe en hurlant de rire.
si tu as un peu de temps...réécoute Marquise par Brassens ...ou pas!
Pas besoin, cher Pierrot de l'entendre, il suffit que je l'écoute mentalement. J'ADORE Brassens : j'ai toute son oeuvre en CD, en cassettes-audio - c'était avant - et j'avais eu la joie de l'entendre à Bobino, il y a cent ans.
Question, quand même : pourquoi m'y renvoyer ? "Quand deux font la même chose, ce n'est pas la même chose", disait ma grand-mère.
Chère Lika, l'adresse mail de contact ne fonctionne plus, les mails me reviennent...
Apparemment on ne peut plus t'écrire à : contact@likaspitzer.com.
bisous (est-ce qu'on peut laisser des bisous dans les commentaires ? grosse question)
Chère Lika, l'adresse mail de contact ne fonctionne plus, les mails me reviennent...
Apparemment on ne peut plus t'écrire à : contact@likaspitzer.com.
bisous (est-ce qu'on peut laisser des bisous dans les commentaires ? grosse question)
Chère Kitty, merci d'avoir fait un commentaire. Tous -quelsqu'ils soient les bienvenus. Si je ne les imprime pas tout de suite, c'est la machine n'accepte pas tout de suite ce que lui demande, et jamais je ne me rendre compte de ce qu'il fait qu'elle fini par accepter, ou non. Bref, je suis encore très maladroite.
J'ai pris l'habitude de donner comme nom au début des commentaires : Lika Launay-Spitzer,et comme mail l'adresse de Philippe - la plus fiable :
philippe.launay2@aliceadsl.fr attention, le 2 est important, car il doit y avoir un homonyme...
Philippe avait une sinusite qui l'a beaucoup fatigué, ces jours-ci, il ne m'a donc pas aidée à nabiguer sur les blogs amis. Ce soir, peut-être ? Si, si, on peut se faire des bisous. Je t'en fais quatre. Au début, même, je signais !
Chère solo, c'est très juste, ce que dit ton fils Nino. Et justement : je sais comment la tuer, la sorcière. En écrivant ! Je ne sais (et n'aime) faire que cela. Ecrire. Depuis l'âge de huit ans.
C'est l'écriture qui sait faire fondre les caillots qui obstruent le chemin vers l'acceptation de mes infirmités, qu'elles soient physiques ou morales.( Dans Peut mieux faire, par exemple, dont j'ai mis des extraits dans ce blog)
La lecture aussi, c'est miraculeux. Voilà. Et merci de me parler, solo.