mercredi, août 3 2011, 13:35
En général, les érudits...
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Il existe des érudits - ils sont peu - qui, loin de paralyser votre curiosité, savent vous offrir leurs biens avec grâce et naturel.
Mais en général, les érudits m'emmerdent. Leur avarice intellectuelle offense ma faim de générosité. Ils se contentent de vous tendre leurs trésors en prenant bien soin de garder entre vous et eux la distance dédaigneuse nécessaire à leur bien-être. "Écoutez, admirez, laissez-vous prendre dans ma toile et ne bougez", semblent-ils susurrer.
Moins fréquentables encore sont ceux qui jouent les érudits sans avoir jamais eu le courage de consacrer suffisamment de temps à l'étude approfondie du sujet qui fait leur fierté. De mauvaises langues auraient assuré que Malraux étaient de ceux-là. Mais j'en connais de moins brillants.
2 commentaires
Une classe qui m'émerveille particulièrement de ces personnes que tu décris est celle, réjouissante, des bons guides, qui parsèment une promenade en ville d'anecdotes sur les lieux traversés, mais avec à-propos, sans détourner la conversation en cours entre eux et nous.
@ Kart : Cette classe-là je ne la connais pas (je la fuis...) Mais les groupes dans les musées où une voix stridente, au centre, explique la génèse de l’œuvre, ses caractéristiques, etc. me remplissent de colère.
L'érudit que j'admire le plus est Omar Khayyam. Et je te remercie encore d'avoir dégotté pour moi "Le cure-dent" (seule possession, à part quelques livres, d'Omar Khayyam à la fin de sa vie, ai-je appris dans ce livre...) J'aime bien ce que publie Allia : c'est tout petit, tout mince, pas cher et très joli. J'aimerais que quelqu'un fasse le même travail avec Rabelais - érudit que j'admire aussi. Cela te tenterai-il ?