mercredi, juin 29 2011, 02:28
Un sens à la vie ?
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Je ne ferai pas l'éloge de la vie. Je puis juste avoir de la compassion pour tout ce qui vit et comme moi, sans comprendre pourquoi.
Si je vois des gens occupés, disent-ils, à donner un sens à leur vie, ou pire, à chercher en vain à donner un sens à leur vie, je commence par m'étonner, les plaindre beaucoup, puis je leur suggère de vivre chaque journée le plus sincèrement possible, compatissants envers les vivants (et les morts, pourquoi pas), sans plus. C'est alors que les actes à accomplir se proposeront; naturellement. Leur dis-je.
Je pense aussi que, passé un certain âge, chercher à se "cultiver" encore, pourquoi faire ? Mieux vaut, selon moi, chercher uniquement des œuvres qui vous soutiennent vraiment, vous empêchent de sombrer.
Je me souviens d'un jour de grande tristesse où, comme j'entendais à la radio l'Intermezzo du Carnaval de Schumann, le bonheur avait surgi en moi, immense, inattendu. C'était il y a trente ans. (1)
Je persiste cependant à dire que je ne ferai pas l'éloge de la vie, et encore moins de l'intelligence humaine, que je considère comme une catastrophe - corrigée seulement par le surgissement de l'art.
(C'est un billet écrit sur mon cahier le 19 juin, que j'ai hésité à placer ici, forcément.)
(1) Il s'agit du Carnaval de Vienne op. 26, que, par la suite, voulant en acheter un enregistrement, j'avais confondu avec le Carnaval op. 9.
9 commentaires
D'accord. Mais s'il ne sert à rien de se "cultiver" encore, à quoi servent les points sur les i quand, sans la moindre "intelligence", on a cru lire entre les lignes, à part à souffrir encore? Pour l'intermezzo, j'ai réessayé: je le joue toujours aussi mal... Alors, je m'essaye à d'autres choses dans lesquelles je me sens plus à l'aise: les "consolations" de Liszt, par exemple... Les actes, comme tu dis, se proposent d'eux mêmes. Mais je t'embrasse
@ Charlotte : Merci de venir me rendre visite, chère Charlotte. Mais ce que tu me dis sur les points sur les "i", l'intelligence et le "on a cru lire entre les lignes", me laisse perplexe. Peux-tu être plus claire ?
Je viens de corriger un peu le billet, et suis allée vérifier qu'il n'y avait pas encore de commentaire. (Car souvent il arrive qu'un texte demeure plusieurs jours sans commentaire.) Et il y a le tien. Que tu as lu avant les petites corrections.
Consolations, de Liszt ! C'est donc que tu t'es remise sérieusement au piano ! Quelle BONNE NOUVELLE ! !
Moi, j'ai beau travailler comme jamais avant - et quelquefois avec, aux doigts, trois pansements de Voltarène (on peut acheter des patchs sans ordonnance), je mets du temps avant de jouer proprement une invention à deux (et non trois) voix de Bach ! Mais quelle paix, près de lui...
As-tu entendu le jeune David Fray jouer Bach? Il m'a impressionnée.
Je suis toute d'accord avec toi.
@ Kitty : Merci, chère Kitty. Merci. Je me faisais du souci...
@ Charlotte (après ton coup de fil) : Il y a donc des choses à ne pas dire, ou écrire ? Décidément, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. Quant au l'Intermezzo de Schumann, tu le jouais comme peu de pianistes savent le faire. Et je t'en remercie encore. Bonnes vacances.
Je réfléchis sur ce que tu écris et parfois je n'ose pas écrire de peur de te blesser.
Ce soir je me lance : j'ai cherché dans les différentes religions, chez les philosophes du passé et du présent une explication, un sens à la vie.
Evidemment je me suis cassé le nez.
La vie n'a aucun sens mais elle est belle pourquoi? par ce mystére qui l'entoure et chaque jour en se levant on peut être étonné par qq chose de nouveau, dans la nature, ou chez les humains...
Bonsoir chère Lika, je t'embrasse car je ne veux pas te fatiguer davantage
Petite Thérèse, tu ne me blesses jamais. Je comprends ce que tu dis, mais quand on est étonné par quelque chose de beau dans la vie, ce n'est pas la vie elle-même qui est belle, mais ce qu'on peut y voir créé, parfois. Cette phrase "la vie est belle", fait foin de beaucoup d'expériences difficiles qui ne se terminent pas toujours par un "happy-end", tu sais bien ...
C'est toujours intéressant, ce que tu dis, et j'espère n'avoir pas été trop fumeuse, étant donné que je viens de terminer mes valises, et que nous partons en Bretagne au petit jour. Effondrée, j'allais justement me coucher : heureusement qu'avant de fermer l'ordinateur, j'ai eu la curiosité d'aller voir si quelqu'un était venu avant qu'on prenne la route.. Bénédiction : c'était toi. Je t'embrasse.
Bonjour Lika. Je pense exactement la même chose au sujet de l'intelligence humaine, l'art, mais aussi le progrès humain, tout de même... Dans quelques domaines.
Merci d'être passée, Pivoine. Tu as raison, car j'admire énormément les progrès faits en médecine, et la passion de certains chercheurs. Mais leur travail est encore un art, n'est-ce pas... Et puis, on ne va pas regretter le temps où il fallait faire la lessive au bord du ruisseau... Je t'embrasse.