15 08 75 
     Le film d'Ingmar Bergman La Prison exerce toujours son pouvoir.
     Elle a dix-sept ans, de grands yeux pâles, tristes et résolus, un front soucieux que toujours ride la surprise devant la cruauté, devant la tendresse.
     Ce visage, est-ce un hasard, est un peu le visage de la jeune femme  de Dies Irae  (Karl Dreyer) : dans les yeux clairs, jeunes et usés, la même surprise désapprobatrice à la fois enfantine et désillusionnée, la même sévérité directe du front plissé par la réflexion.
     Un processus de mort de déclenche.

16 08 76 
     On peut vivre parce qu'on ne trouve pas de raison suffisante pour se tuer. Ou bien, inversement se tuer parce qu'on ne trouve pas de raison suffisante pour vivre.
     Entre les deux, très exactement, très délicatement oscillant, se situe ce que je vois d'Henri C. ( Frère, dans mon Sardanapale)

10 10 75
     Dans le film de Robert Bresson Au hasard Balthazar, il y avait un âne et une fille très triste aux larges prunelles, grande et douce.
     Même devenu grand, un âne a toujours d'un enfant la tête grosse, les pattes pataudes et quelque chose de mystérieux dans sa docilité comme dans ses entêtements...
     Je crois comprendre que dans ce film l'âne figurait une enfance très triste, si triste que l'on ne s'en dégage pas.