mercredi, février 2 2011, 19:51
Pourquoi un blog ?
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
On me demande parfois pourquoi je tiens un blog. C'est une question que je me pose aussi.
Peut-être qu'un "tenancier" de blog veut exposer quelque chose : les tableaux qu'il a peints, les photographies qu'il a faites, ou bien offrir un ensemble de réflexions. Il a envie de faire connaissance avec ceux qui viennent lui rendre visite, les "écouter" discourir sur ce qui leur a plu ou déplu, et il prend plaisir à leur répondre...
Ainsi, tenir un blog serait une occupation savoureusement domestique, comme de disposer des assiettes pour les invités ? Et peut-être que se sentant bien parmi eux, on se risquerait à raconter un peu ce qui nous tient à cœur ? Et s'il y a des disputes, ce n'est jamais bien grave...
Car tenir un blog, pour moi, c'est aussi montrer le bout de l'oreille, c'est lancer une petite bouteille à la mer, avec ce petit bout d'oreille à l'intérieur; mais attention, ce n'est pas une mer ordinaire, c'est une mer pleine de pêcheurs désireux de trouver une surprise heureuse. Alors, je m'applique...
15 commentaires
Oui, c'est un peu chez soi dehors, ou dehors chez soi, enfin bref on ne sait plus trop ce qui est dehors et ce qui est dedans, une espèce de frontière abolie, une ouverture qui serait en même temps une cachette, on va chez les unes et les autres, et chez les uns aussi, de blog en blog, sans trop savoir le menu, on laisse parfois un petit mot sur la table, une fleur on aimerait bien aussi, un baiser, une pensée, on sait qu'on va y retourner bientôt, les propos s'y font à la fois plus tenus que dans une discussion orale, mais plus décontractés que dans un livre, ça reste un lieu d'exploration et presque d'aventure.
C'est très joli, ce que tu dis, Kitty. Ce dont tu parles, justement on le trouve souvent chez toi... Bonne nuit, madame. Et fais de beaux rêves. (Quand j'étais petite, je n'avais AUCUN pouvoir sur le réel, mais je savais commander les rêves que je voulais. Si je me disais : "cette nuit, tu vas rêver que tu nages au bord du Lac Léman, eh bien, je faisais ce rêve-là. C'est devenu impossible à l'adolescence.)
tiens, je vais imprimer ça et le faire lire à l'homoconnusblogus.....
Boutfil, tu exabuses... Comment l"as-tu appelé, ton héros ?
Mais il est vrai que les seules "injures" recevables sont celles qui sont, de toute évidence, irréalistes. Ainsi, Sarah, Rachel et moi, quand on s'appelait au téléphone, on se disait :"Alors, comment ça va, ma grosse... ?" Alors que si l'une d'entre nous avait été un cageot, on ne l'aurait pas fait, tu penses bien.
Bonne question, Lika. Pourquoi tenir un blog? Le tient-on entre ses mains, entre ses rêves? Qu'y cache-t-on (cacheton), qu'y montrons nous? De quelle réalité s'agit-il dans nos textes, nos monstres? Pourquoi passer d'une hirondelle à une sorcière, êtres volants tous deux? Quelles personnes, quels sujets, qui ou quoi meut nos petits doigts sur un clavier, quelle envie, quel désir, quelle douleur ou quel plaisir? Tout au tréfonds de nous, ça pulse, ça traverse, ça exprime. Ça...
Je réfléchis.
euphrosine, je n'en reviens pas, c'est la première fois que ca m'arrive : ton commentaire avait jugé "indésirable" (jugé par je ne sais quelles instances) ! J'ai eu la curiosité de l'ouvrir - m'attendant à des injures ou à Dieu sait quelles obscénités... et puis c'était ma petite sorcière !
QUI dois-je engueuler ?
Avec ça, que c'est intéressant, ce que tu me dis... En parlant de monstres, as-tu regardé de près le Paul Klee que j'ai choisi pour entête sur ce blog ? Quand j'avais vingt-deux ans, ce tableau m'a fascinée. J'ai enfin compris pourquoi. Tu veux savoir ?
Très belle en-tête de ton blog en effet, ce Paul Klee. Du coup, je l'ai mieux regardé. Il exprime beaucoup de choses.
Oui, oui... on peut savoir ?
Je sais pourquoi j'ai commencé il y a un peu plus de deux ans : c'est parce que je suis une grande bavarde, j'ai toujours quelque chose à dire et comme je vivais seule, j'avais un trop plein à déverser. Je crois aussi que je voulais en épater un, style : tu vois moi aussi je sais faire... lol ! Les débuts furent un peu laborieux, enfin c'est ce que je me dis en revoyant maintenant mes premières pages. Et puis maintenant je ne sais plus m'en passer. J'en ai ouvert un autre même, réservé à la photo. C'est dire si je suis accro !
Forcément, il y a plein de nous qui passe dans nos mots, nos images,nos choix de musique, nos coms, et même dans nos lecteurs. Et puis il y a les rencontres, virtuelles ou réelles. Tiens j'ai rencontré Boutfil que je viens de lire plus haut ! On apprend plein de choses aussi, on fait des découvertes, on a des émotions, des coups de coeur, des coups de blues... Moi aussi je m'applique !
Bonne soirée Lika, bises à Euphrosine qui a reçu la souris verte avant moi !
@ Kitty... et euphrosine : J'ai remarqué que la texture du Navigateur et celle des monstres marins était la même.
Autrement dit, les monstres seraient... la chair de ma chair : moi-même ou bien... mes parents ? Le Navigateur se battrait contre ses "parents internalisés", comme disent certains psychanalystes... ?
Hé bé, ça vous remue de vous rendre compte de ces choses... Surtout si on écrit là-dessus depuis des années... Et je n'avais même pas fait attention à cette particularité du tableau !
Qu'en pensez-vous, Kitty et euphrosine ?
@ Kitty et euphrosine : Le bateau aussi est fabriqué avec les mêmes éléments... Bref : le tableau entier, c'est une même personne... On voit que ce n'est pas gagné, avec une vague pareille... !
@ Chriss : Tu me donnes envie d'aller voir ton blog depuis le début ! Tu voulais en épater un... Je pense à Jean Genet qui disait :"J'écris pour être aimé"... Moi, j'ai eu le fantasme - vite disparu - qu'un éditeur me remarque... Or perdue au fond de ma maison, je ne sais pas construire de route entre eux et moi. Les routes, c'est capital. Et pour construire une bonne route, la diplomatie est un atout. Quand on en manque, la crevasse se forme, et la route est barrée... Il y a une histoire qui m'a marquée. C'est celle d'un compositeur de musiques de films très connu aux prises avec son producteur. J'adore la raconter. Ce serait l'idée d' un billet...
Je me rends compte seulement aujourd'hui que tu avais écrit plein de choses ici à mon intention et que je n'étais pas venue voir. J'ai donc regardé avec attention , lu et relu ce que tu écris, ce que Kitty écrit, tes réflexions sur le Navigateur (qui est aussi informatique, ce qui nous ramène au blog...) Oui, il se bat contre des monstres qui sont faits de la même chair que lui. Il les voit à l'extérieur, se bat et se défend, comme les enfants qui rêvent au loup qui veulent le dévorer et qui ne savent pas que le loup est dedans. Tu me manques, Lika.
@euphrosine : Tu me manquais aussi, petite sorcière...
Pensant aux monstres qu'on porte en soi, je me rappelle que Winnicott, parlait de "La crainte de l'effondrement". A ce qu'il paraît, quand les patients craignent toujours qu'une catastrophe n'arrive, c'est que... cette catastrophe est déjà arrivée - dans leur petite enfance probablement.
Bonsoir euphrosine, et merci d'être passée voir ta Lika qui n'a pas trop la frite en ce moment. La fatigue, sans doute. Mais demain c'est le printemps !
Ouiiiiiiii! C'est ton printemps qui arrive, ma belle personne, et mon automne qui va ramener un peu de frais tant attendu. Je vais pouvoir enlever les gros scotchs qui barrent les fenêtres, la saison des cyclones s'en va bientôt et les perruches crient de plaisir dans les arbres.
Regonfle tes batteries, Lika.
@ euphrosine : "... et les perruches crient de plaisir dans les arbres." Il me semble que je les vois, que je les entends, tes perruches. Tu es donc dans les îles pleines de couleurs magnifiques ! Est-ce AUSSI le printemps là-bas ? Oh, l'ignorante...