samedi, novembre 13 2010, 19:26
Celui qui dérouille
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
Souffrir occupe.
Jamais quelqu'un qui souffre beaucoup ne vous dira : "Je m'ennuie."
Souffrir rend moins bavard aussi - plus généreux en interjections qu'en longues phrases.
14 commentaires
Alors que je souffrais d'une horrible rage de dent, quelqu'un m'a dit " tu n'as qu'à offrir cela au Seigneur"... Là j'ai commencé à m'ennuyer grave.
Bisous a toi
@ Là, les interjections habituelles en pareil cas, auraient eu une chance de se transformer en baffe : "Et à toi, j'offre ça."
Et ma foutue baguette magique qui marche pas
@ euphrosine : T'inquiète. Les baguettes magiques doivent se recharger, elles aussi... L'amitié, je crois que ça les recharge. Déjà, en quelques minutes, je ressens un petit mieux. Je t'embrasse, petite sorcière.
Ne pas souffrir occupe aussi beaucoup: il suffit de refuser de souffrir de tergiverser de façon permanente, de différer la souffrance... Et alors, quel boulot, quelle occupation permanente, quelle agitation aussi! Des fois, ça marche et des fois pas, mais en attendant , on ne s'est pas ennuyé. C'est le principal, non?
Je suppose, carina Charlotte, que tu parles des souffrances morales. Moi, ce sont les souffrances physiques que je n'admets pas. Mortel, pourquoi pas, mais sans douleur. La douleur physique m'enrage à un point...
Te souviens-tu de la prière de Voltaire : "Seigneur, épargnez-moi les souffrances physiques. Les morales, je m'en charge." (Je n'aurais pas mettre des guillemets, car je ne suis pas sûre que ce soient bien ces mots-là.)
Autrement dit, je suis plus cuirassée contre les douleurs morales que contre les physiques. Risquant la torture, j'aurais eu intérêt à avoir du poison dans ma bague, sinon, j'aurais dénoncé tous les noms du dictionnaire !
Le mot souffrance est lié à ma mère. Elle souffrait d'ulcères variqueux et le soir nous faisions des neuvaines à Ste Rita pour qu'elle guérisse. Cette douleur permanente était pour moi insupportable, et j'en parle encore avec des larmes dans les yeux. Heureusement, elle a été soignée ( bien tard) et quel bonheur pour moi quand elle a été guérie. Je garde de la douleur un aspect de lutte quand on peut s'attaquer au mal et qu'on a encore le courage. Petite Mercé !
Ce que tu me dis me touche, Mireille. Quel dommage que ta maman n'ait pas rencontré tout de suite une infirmière comme moi : passionnée par les plaies à guérir...
Certains ont la main verte pour les plantes et les fleurs. Moi, c'étaient pour les plaies. Aucun ulcère ne m'a jamais résisté. Il fallait juste prendre BEAUCOUP DE TEMPS pour NETTOYER en douceur - chaque jour -, ne pas mettre de produits agressifs, faire attention que ta maman se nourrisse correctement, et lui faire adopter une position de "chaise-longue", les pieds un peu surélevés, et que la circulation ne soit pas coupée au niveau de l'aine... Surveiller que les oedèmes n'apparaissent pas, etc. Oui, je regrette de ne plus faire de pansements... Je t'embrasse, Mireille de toujours.
je suis pas très costaud, mais bon, un petit coin d'épaule est pour toi.
Coucou !
Mais, chère Lika, des plaies, tu en soignes tous les jours, sur ton blog!!! On m'a récemment rapporté un mot de ton cher Voltaire que j'ai trouvé charmant: Voltaire, donc, marchant en compagnie d'un ami croise en chemin un curé et soulève son chapeau pour le saluer. Et son ami de s'étonner. Voltaire aurait répondu:" je le salue mais nous ne nous parlons plus." Sans doute était il affublé ce jour là de quelque souffrance physique... Qu'en penses tu?
@ Pierrot : Merci, gentil Pierrot. 46 vieux kilos, ça ira ?(tu sauras tout...) Et merci pour ces couleurs que tu donnes de ton lointain pays. Car ici, il pleut, c'est l'hiver, on a sorti nos doudounes et nos humeurs grincheuses - à mi-temps, quand même......
@ Antoine : Et ben Antoine, quelle surprise ! je suis touchée de ta visite. La prochaine fois, on se parlera un peu plus, OK ?
@ Charlotte : Cette histoire de Voltaire me plaît beaucoup. Je ne crois pas qu'il soit là question de douleurs physiques. Simplement, il gère très exactement son inimitié. Bravo. Une leçon.
Ok.
@ Antoine : Ouaouh ! I'm so happy ! See you soon !