jeudi, mai 13 2010, 20:05
Glenn Gould et la sonate op. 109 de Beethoven
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
"Il y a des années, je devais avoir dans les dix-neuf ans, je jouais pour la première fois la Sonate OP.109 de Beethoven [...]
L'Opus 109 n'est pas une oeuvre particulièrement éprouvante ou difficile sur le plan technique, à l'exception d'un seul moment littéralement épouvantable, comme vous le savez peut-être, et qui est la cinquième variation du dernier mouvement. Il s'agit d'une fughetta.; c'est en ce sens la variation la plus violente du cycle. A un endroit, il y a un passage ascendant en sixtes diatoniques, qui survient au moment le plus malencontreux, pas seulement à cause du rapport touches noires-touches blanches, mais parce qu'il se situe environ deux octaves au-dessus de la partie centrale du clavier, là où les problèmes de répétition des notes apparaissent de la manière la plus aiguë, du fait de la configuration du piano moderne. C'est à cet endroit précis que le dessin en sixtes se change en un dessin en tierces. Il faut opérer ce changement au quart de seconde. Chaque fois que j'ai entendu jouer cette oeuvre, le pianiste ressemblait en cet endroit à un cheval qu'on aurait sorti d'une grange en feu - une expression de terreur emplissait son visage et je m'étais toujours demandé pourquoi."
Récit de Glenn Gould, tiré du livre de Geoffrey Payzant : GLENN GOULD Un homme du futur, paru chez Fayard en 1978
7 commentaires
Hier au soir sur Arte il y avait une émission sur Glenn Gould.
Le 25 avril 1962 Leonard Bernstein dirige Glenn Gould à New-York dans le concerto N° 1 de Brahms. Avant le début du concert il se croit obligé de venir sur scène expliquer au public qu'il n'était pas du tout d'accord avec l'interprétation du pianiste.
S'en est suivi un scandale médiatique dans les journaux qui se sont acharnés sur Glenn Gould et c'est à la suite de cela qu'il a décidé de ne plus se produire en public.
Je vais assez souvent vérifier dans le " Robert " l'orthographe du mot " schibboleth "
car si j'en ai bien compris le sens dès la première fois, l'orthographe, en revanche a du mal à s'imprimer.. La mémoire ? Oui, mais aussi le sens de ce mot qui qui vient
me rappeler la récurrence de l'échec.
Alors , je comprends la métaphore du "cheval qu'on a sorti d'une grange en feu",
et si Glenn gould s'est toujours demandé pourquoi, cette expression si affolée
sur le visage d'un interprète c'est que lui avait une facilité de virtuose
qu'un autre n'avait pas .Du moins pas dans ce "passage" difficile.
Mais, je ne connais rien à la technique du piano,alors.. Je sais seulement des passages terrifiants...Genre, ça passe ou ça casse. Bises Lika
Eh oui, Puttzi Ouane, je ne regarde presque pas la télé, ni ne lis de journaux, en ce moment... Mais pas de regret. Car j'ai pas mal de VHS sur Glenn Gould, sans parler des quatre gros volumes que j'ai été chercher, il y a quelques jours, dans la bibliothèque pour les placer contre le lit, après que Ulla, ma prof, ait exprimé le désir de lire ses Ecrits. Avant de les lui prêter, je me suis ruée dessus, alors que je ne les avais plus ouverts depuis des années. Car les désirs des gens que j'aime bien réactivent les miens - c'est courant, n'est-ce pas...
Maintenant, si une personne de ma connaissance avait enregistré cette émission, je la ferais copier avec plaisir par mon homoenregistrusfabulus. A demain, Putzi...
Cher Colibri, voilà que Nora a envie de vomir. Je vais aller voir ce qui se passe, et éteindre cet ordinateur qui l'écoeure. Je te réponds demain. Heureuse que tu penses à me parler.
Voilà, Colibri, j'ai été voir le mot schibboleth sur le grand Robert, qui m'a amenée à aller lire dans les Bibles qui sont chez moi de quoi il en retournait. Oh, toutes ces histoires de vengeance, souvent avec le prétendu appui de Dieu... Quelles histoires tristes !
Ce qu'en dit le Robert est que ce mot est rare. et puis ceci : Epreuve décisive qui fait juger de la capacité d'une personne. Je ne suis pas contente de voir qu'on parle de la capacité d'une personne. Une personne a bien des capacités et bien des faiblesses, entremêlées de façon originale. On n'en vient pas à bout comme ça. Colibri, tu es précieuse, tu sais. J'embrasse toutes tes plumes, pour leur donner la force de Samson. Et ce soir, on oublie Glenn Gould, parce que je dois lisser tes plumes une à une, avec ma potion d'amitié magique.
Trop bien ce lissage de plumes ! Merci Lika .
Je suis heureuse que tu accueilles ce soin, Colibri. J'en suis aux toutes petites plumes au-dessus des yeux, très importantes, et autour des oreilles. C'est très délicat. J'ai presque fini. I kiss you good night.