J'ai placé quelques marque-pages dans le livre de haïku que je préfère, préfacé par Yves Bonnefoy, chez Fayard - heureuse de retrouver :

         Ayant changé d'habits
je m'assieds
       mais je suis seul

       Sous la lune du soir
il est nu jusqu'à la taille
       l'escargot

C'est Issa qui a écrit ces deux haïku. De Yayû, moins connu, paraît-il, je retrouve :

       Changement de domestiques -
le balai accroché
       à une autre place

Et puis celui-là, de Kyoshi :

       Le serpent s'esquiva
mais le regard qu'il me lança
       resta dans l'herbe

Je suis toujours étonnée quand mes haïku préférés ne plaisent pas; j'ai remarqué que personne n'aime les mêmes.
Il y a longtemps, j'avais découvert un livre de haïku dans la salle d'attente d'un médecin homéopathe. C'était un haïku qui parlait d'une épouse debout près de son mari, ou plutôt derrière lui... mais j'ai tout oublié de ce livre. Non, pas tout; il y avait, mais je le déforme peut-être :

       Le voleur m'a tout pris
sauf la lune
       qui était à la fenêtre


Celui-là, je ne sais pas qui l'a écrit.