Nora est venue pour recevoir ses caresses du matin. Visage contre visage, ses deux pattes posées délicatement entre mes seins nous nous regardions. Couchée sur le dos je lui grattais le menton (qu'elle levait bien haut en ronronnant) et les joues, tout près de l'oreille en faisant attention de contourner ses longues, longues moustaches, et puis tout le long du dos vigoureux, soyeux, je lui parlais, je lui disais que le monde serait beau, seulement peuplé de chats comme elle innocents, vibrants. Il y aurait aussi des souris, que faire... Et puis je lui disais : Dieu aurait la tentation de créer l'Homme pour permettre au chat de recevoir le cadeau d'une attention respectueuse et charmée (une idée que j'avais lue quelque part). Et j'ajoutais : bien sûr, ce ne serait pas une très bonne idée, la création de ces cerveaux si compliqués. Et Nora ronronnait, écoutant mes tendresses, puis hop ! sautait au bas du lit. Fin du rite. (16 04 08)