lundi, novembre 30 2009, 01:57
cadeau pour l'ami Corto : un poème de Jean-Pierre Rosnay
Par Lika Spitzer - Journal - Lien permanent
VIVE DIEU
au Père Abel Jeannière
Parce qu'il n'existe pas et qu'il n'a pas besoin d'exister pour être
Vive Dieu parce qu'il occupe le vide incommensurable de nos pensées
Parce qu'il est toujours plus loin toujours plus haut
parce qu'il est malaisé à reconnaître
Parce qu'il est l'inaccessible sommet le puits sans fin et que
la moindre fleur des champs pervenche de son côté
Par-delà les églises et les raisonnements Par-delà les images
vendues à des prix prohibitifs aux portes des temples
Vive Dieu quand même Parce qu'il est le concierge des inquiétudes humaines
le palefrenier du ciel et aussi parce qu'il est un peu nécessaire
Vive Dieu paarce qu'il aide les vieillards et les lâches à mourir sereinement
Les lâches qui mourraient de peur bien avant
si ce n'était l'idée de Dieu qui les prolonge
Vive Dieu Parce que je ne suis pas sûr de ne pas devenir lâche
Parce qu'il est la frégate du rêve la source du moi et que rien n'est plus beau
qu'un enfant à genoux devant la bergerie où dort dans la paille
le petit enfant irréel
Vive Dieu qui (d'une humeur égale) donne la patience aux moutons
et la bonne conscience aux bouchers
Vive Dieu qui donne au premier sa victoire le lierre au mur croulant
et à mon coeur des alternatives sans fin
Vive Dieu quand même
Poème puisé dans le recueil Ab imo Pectore
de Jean-Pierre Rosnay
3 commentaires
ah ben merci pour ce joli cadeau ! qu'est ce que je vais bien pouvoir en faire, il m'oblige à réagir... je vais réfléchir à la question
bises a vous Lika
Ha ! ha ! vous touchez du doigt, cher Corto, l'effarement que nous créent quelquefois les cadeaux reçus...
Rappelez-vous la tête de Catherine Frot dans le film avec Bacri, quand elle reçoit... un petit chien vivant en cadeau, et ensuite, ce collier noir, qu'elle prend pour un collier de chien, puis qu'elle se laisse mettre au cou, en montrant le plus de joie possible... C'était, ça me revient, dans Le goût des autres, non, ?
Ne vous inquiétez pas, ce cadeau, je peux le remplacer par autre chose. Hop, disparu, et j'en cherche un autre. Qu'en dites-vous ?
Mais ça va pas, Que nenni, je garde !biz