Les journées dépressives sont celles où une inexplicable amnésie m'englue chez moi.
Les coups de fil ou la lettre qui donneraient à ceux que j'aime la joie de savoir qu'ils ne sont pas oubliés, qu'ils comptent pour moi, je ne les leur donne pas. Je n'ai plus idée que ces êtres existent.
Comment comprendre cette amnésie chez moi, touchant les personnes les plus précieuses de ma vie ?
Je n'ai pas de réponse.
J'observe seulement que certains jours se passent comme si j'étais emmurée en un lieu perdu où chercher du secours ne peut pas venir à l'esprit et encore moins en offrir, où devenue de minute en minute, d'heure en heure, plus invisible à moi-même, opaque, indéchiffrable, je comprends que le vieux désarroi a tissé, un fois encore, sa toile gluante autour de moi.