A la campagne, dans ce hameau perdu, ce n'est pas la solitude qu'on pourrait imaginer. A tout bout de champ - c'est le cas de le dire - il y a quelqu'un qui vient demander si on est là. Tantôt c'est l'élagueur, "je peux parler à votre mari ?", ou le jardinier, ou bien nos voisins, "on a vu votre voiture".
Impossible de me promener toute nue dans la grande pièce en cherchant mon soutien-gorge (je l'avais bien sorti du tiroir tout à l'heure, mais où l'ai-je donc posé ?) Impossible aussi de rester en pyjama, le poil hirsute, devant l'ordinateur et de laisser tout à la traîne.
Il me faut, si je veux donner aux visiteurs bretons l'image d'une personne quasi-normale bien que parisienne, être vêtue - donc lavée - dès 8 heures 30.
La porte de la maison, coincée par un vieux soulier, reste toujours entrouverte, et les battants de bois de la salle d'eau, pour que nos chats puissent aller et venir. Malheur à moi si je suis sous la douche. Car c'est alors qu'on peut entendre une voix dans la maison : "Il y a quelqu'un ?"
Je termine ce texte de vacances par le bulletin de la météo entendu tout à l'heure : "Cet après-midi, dans le nord-ouest, la pluie sera remplacée par un régime d'averses".