Je viens d'appeler Jeanne pour lui demander de ses nouvelles : elle s'est cassé le coude il y a trois semaines. Et elle me dit :" Sais-tu que le Télérama de cette semaine publie un article sur Emily Dickinson ?"
Bizarre, vraiment, je viens de parler d'Emily Dickinson sur un billet ce matin !
Le Télérama, je l'avais acheté à cause de la belle photo de Pina Bausch sur la couverture, mais cet article, je ne l'ai pas encore lu. Les journaux, d'ailleurs, même si j'y suis abonnée, je ne les lis qu'au moment de les jeter, et lire est un grand mot. Je "traverse". Les gens qui travaillent, et trouvent le temps de lire vraiment un journal, tous les jours, et vraiment des livres, souvent, m'époustouflent. Moi, même un mensuel, que dis-je, un trimestriel, il fait chez moi de la figuration.
J'ai donc cherché cet article sur le Télérama. Il n'était pas dans la colonne CRITIQUES (Cinéma, Arts, Scènes, Livres, Musiques), mais dans la colonne MAGAZINE ! Page18  Série d'été "Sur les traces de...", et en petits caractères : La poétesse Emily Dickinson. Sûr que si personne ne m'en avait parlé, je serais passée à côté.
J'ai dit à Jeanne que c'était le genre de chose qui me donne de l'urticaire. Car Jeanne sait que pour notre livre, Barbara fait toujours mine d'attendre la préface, dont elle connaît le point qui m'a frappée chez Emily Dickinson. Je n'empêche pas Barbara de commencer à traduire les poèmes qui le soulignent et d'en parler avec avec moi. Passons.
Je quitte ce billet pour aller lire l'article. Série d'été ! Il va donc y en avoir combien ? J'espère qu'on ne va pas faire d'Emily Dickinson une sainte, chose qui m'a irritée dans La dame Blanche - quand depuis plus d'un demi-siècle on a enlevé le sucre de ses biographies. Les gens avaient fait la même chose avec Tchékhov. D'un grand écrivain, ils avaient fait un saint. Pauvre Tchékhov ! A tout à l'heure.