Cependant le diable était inquiet de l'air frais, du chant perdu d'un oiseau : d'une inconnue jouant à la marelle. Il courut chercher des pierres et s'emmura parmi les coquelicots.

- Ne la regarde pas, c'est la maison du diable.

- Mais je veux, dit l'inconnue, aller dans la maison du diable.

- C'est toi, dit le diable.

Il était étendu sur son lit, à bout de forces. Il avait sur sa table un petit bouquet de coquelicots.

- Pourquoi n'es-tu pas dans le jardin, dit l'inconnue. Ici c'est la maison du diable.

Le diable lui répondit :

- J'ai peur des coquelicots et des coteaux, j'ai peur de l'air et du clair, j'ai peur du soleil solitaire dans l'air. J'ai besoin de murs. Même j'ai peur de toi, avec ta pierre. Regarde ce que je fais.

Et il avala d'un trait l'essence de térébenthine et fit l'avaleur de feu - puis s'étendit dans d'atroces souffrances.

- C'est beau, dit l'inconnue. Je m'appelle Li.

- Je ne t'ai rien demandé, dit le diable. Et il se tourna contre le mur.

Mais comme elle demeurait là à le regarder, les pierres montèrent entre eux, autour d'eux, ils furent submergés.


- Qu'as-tu fait de ta fiancée, demanda le diable au diable.

- Son palet de marelle à la main je l'ai emmurée, cimentée à moi : son âme sur mon dos plus liée à mon âme que l'enfant à sa mère chinoise. Je l'ai envoyée au diable.