lundi, juin 22 2009, 09:44
Nadja
Par Lika Spitzer - Textes épars - Lien permanent
Je sens bien ce qui nuisait à Nadja : elle babillait trop follement. A se donner ainsi à respirer, éperdument, comme on court couvert de flammes en appelant au secours, elle a perdu la raison. Il fallait la rouler dans le silence, la serrer, l'emporter. Personne ne l'a fait.
Et lui, Breton, pourquoi écoutait-il Nadja AINSI, de cette façon qui pousse à parler trop, qui pousse au désespoir ? Nadja s'offrait comme on interroge ou supplie, avec une pudeur désespérée, évasive déjà, et lui, Breton, lui tendait pédagogiquement ses mains soignées, de loin.
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