mercredi, juin 17 2009, 08:50
La difficile autobioraphie d'un vampire gracié
Par Lika Spitzer - Textes de jeunesse - Lien permanent
Du temps que les malheurs des vivants me laissaient froide je somnolais dans un cercueil, mes bibelots funéraires dans les côtes, un couvercle sur le nez. Je m'abritais.
Du moins j'essayais, car en réalité, vingt fois le jour, avec fracas, des gens venaient me demander un coup de main : Faites quelque chose, faites quelque chose ! Je ne disais pas non, de peur qu'on me cloue, mais je fermais les yeux, et de mon mieux les subjuguais par des allures de sainte embaumée. Ils allumaient alors quelques cierges, priaient un peu et s'en allaient.
Mais, à faire ainsi le mort quand les yeux me roulaient tout seuls dans les orbites, à être à tout instant réveillée sans avoir le droit de bondir aussitôt finit par me déranger la tête. Je délirais tant de sommeils et de réveils contrariés que je fus la nuit au lieu d'humains jusqu'à traire les vaches. Enfin mon cas se compliqua tellement que pour libérer les dossiers aux Enfers, à tout hasard, on décida la mort de ma mort.
C'est ainsi que je me retrouve aujourd'hui retirée à la campagne avec pour seul bagage trente-sept degrés centigrades et les fragilités afférentes.
4 commentaires
Le sommeil contrarié qui conduit à traire les vaches et à déranger la tête m'a bien fait rire.
J'aime bien l'expression "déranger la tête".
Néanmoins, j'ai pas compris grand chose à ce texte, je le confesse.
Comme vous me l'aviez recommandé, je l'ai lu et relu mais plus j'insistais et plus il se dérobait.
Je dois être périmée.
nb: Vous noterez que j'ai enfin trouvé ce texte sur votre Minitel
Est-ce que ça s'explique, un texte ? Eternelle question qui m'a rendu les études de Lettres antipathiques... Mais enfin, puisque c'est vous, on va essayer... Après d'horribles années "intello" qui m'ont ravagé l'entendement, j'ai décidé un jour de tout envoyer ballader, et j'ai été modèle aux Beaux-Arts. C'était merveilleux, j'avais du temps pour écrire (ces textes-là, justement). Bref, c'était comme si le diable lui-même s'était fatigué de moi, et avait décidé de me foutre la paix. Le plus étrange de l'affaire, c'est qu'un an APRES avoir écrit ça, je suis aller vivre un an dans un four à pain à la campagne avec mon bébé et son père... : "trente-sept degrés centigrades et les fragilités afférentes"... Est-ce que ça va mieux en le disant ?
Lika, please, please, please, pas tout dans le même épisode : modèle aux Beaux Arts, vivre dans un four à pain, un BB...
Molo sur le scotch. Vous avez déjà l'atavisme de Mamy et sa petite flasque de scotch planquée (après réflexion, j'aime bien Mamy. C'est la seule qui dit que le grenadier la fatigue).
La difficile auto... atchum... je l'aime toujours pas : un bon texte n'a pas besoin de commentaire ou d'explications.
Fragilités afférentes pour un four à pain et un BB, moi j'dis, allez hop, au boulot... (j'en suis à mon 3° verre et j'aime vos écrits d'autofiction).
Norma, vous disiez "je n'ai rien compris à ce texte" et aussi "Je dois être périmée" et j'ai fait l'effort d'expliquer un peu. Je n'ai pas vu que tout simplement vous ne l'aimiez pas. Autant pour moi.
Quant à Mamy, si elle vous plaît, c'est que vous l'imaginez "scotchant" - comme Raymond imagine "Marraine" en Botero. Cela aurait amusé maman, que je me dis.