Jusqu'ici, le seul lieu où je me sentais libre, capable d'une tranquille pertinence, était mon cahier. Je choisissais un stylo, ou un crayon, et plonger dans les mots me protégeait et construisait tout ensemble.
Maintenant, avec ce blog : perdue, la sérénité.
Le Journal se mêle aux autres textes si je n'ai pas eu la présence d'esprit de cliquer sur Journal. C'est une vraie soupe d'arlequin. (La soupe d'arlequin étant l'ensemble de ce que rejetaient les bistrots des Halles au siècle dernier, et où couraient se ravitailler les clochards.)
Et jamais la police n'est la même. De plus, certains interlignes s'élargissent, ou alors un texte entier est devenu un ensemble compact, sans plus d'alinéa...etc.
Et si je dis à Philippe d'appeler notre "webmaster" (c'est ainsi que je dois appeler Raoul) à la rescousse, voilà Phil poussé à bricoler mon blog jusqu'à ce que je fuie à l'autre bout de la maison pour cacher mon irritation angoissée.
Un des textes de Peut mieux faireElectronique égale panique écrit il y a bien vingt ans, est toujours d'actualité. Ce sont là de bien petites tribulations, je l'admets, face aux tragédies de ce monde, mais voilà :"Comme les petites lettres fatiguent davantage les yeux, écrivait Montaigne, ainsi nous piquent davantage les petites affaires." (Livre III, chapitre 8).