Mon père est dans la terre
Les feuilles d'or larges et douces
des platanes sont mille mains qui
ne caresseront pas
mon père,
on l'a éloigné de la beauté.

Il fait un temps superbe... le jardinier
  pousse
le bois heureux de sa brouette...
chacun est chaud en ses habits
 dans le très doux martèlement de son coeur,
et parle et marche,
et croise son prochain.

Mon père est exilé. Le navire dernier
qui l'emmène
  est construit exprès
pour le noir, l'humide, la solitude,
  la terre et les pierres...
il ne croisera plus personne...
En ses côtes le silence s'est fait, le froid
s'est établi...
Mon père est exilé, mon père est mort
Sans prières.