le blog de Lika Spitzer

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Textes de jeunesse

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Les escaliers roulants

     Longtemps j'ai rêvé

 

     Je ne m'en doutais qu'à peine

mes soleils amusaient les gens

les saisons existaient comme des cloches lointaines

     je passais...

 

 

     La ville où je vivais était d'escaliers roulants

     bien peu s'y hasardaient

 

entre les doigts des passants de ma vie

surprise la première je glissais, dérivais

     je ne savais pas où j'allais

 

 

Maintenant par mes soins ma ville est bombardée

la machine arrêtée

 

Dans les décombres des rampes je m'essaie à marcher

Concave sur moi-même

Je suis malade. Concave sur moi-même j'ai les yeux baissés. En plein soleil ce parasol fermé sur sa rouille c'est moi. Je suis malade.
Mes élans vers l'espace ne durent pas. Quand là sur moi le soleil luit et éclaire toutes les choses du monde à la ronde, un escargot très lourd au fond de moi mange dans le noir, et tapisse, tapisse sans fin une chair de prison.
Je suis malade. Je ne peux pas ouvrir les bras, je ne peux pas m'élancer. Concave sur moi-même je suis, je crois, cassée.

Michèle

A peine on la voit, elle prend je ne sais quelle directive de je ne sais quelle action – sans un regard pour celui fripé comme un pruneau, qui, à l'extrême bord d'une lisière de malheur trottine, à elle lié par le fil sévère qu'elle secrète droit devant elle.

En gare

Voilà voyons, dix ans, vingt ans que je vis dans une gare, ma valise à la main. Des marches de train j'en ai monté et descendu comme personne, j'ai poussé ma valise dans des couloirs et des couloirs. Mais je n'ai rien vu. J'ai vécu debout assise couchée sur un quai entre deux trains, entre les mécaniciens qui tâtaient la ferraille et les voyageurs qui arrivaient et partaient, parmi les valises des gens et le bruit de leurs souliers de voyage, dans le brouhaha des hauts-parleurs, le tintamarre des chariots de valises, les sifflements, grincements, entrechoquements de toutes sortes...

J'ai fait pourtant des connaissances... Ils avaient des maisons, des familles, des métiers, ils s'étonnaient de me voir descendre.

La pomme et la rose

Une pomme bien rouge

en tombant

écrasa une rose

 Elle fit pardon

mais vit

que la rose était vieille

et se tut

occupée déjà

à caler ses rondeurs

dans l'herbe

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