le blog de Lika Spitzer

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Peut mieux faire (extraits)

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Les livres poussiéreux

On me dit : « Il faudrait peut-être que tu époussettes tes livres », mais quand je touche mes livres, ce n’est pas pour les dépoussiérer. La femme que le maharajah choisit le soir, ce n'est pas pour lui épousseter la jupe ; et les bonnes bouteilles, il paraît qu’on ne les époussette pas. Et puis, Simone de Beauvoir n’a-t-elle pas dit : « La lutte contre la poussière est une lutte perdue d'avance » ? On peut trouver émouvant de souffler sur un livre avant de l'ouvrir, avant de le feuilleter ; désireux, l’emportant contre soi, d’effacer sur lui les traces encore sensibles de l’oubli impardonnable où on l’a tenu trop longtemps.

La grammaire française

Pourquoi depuis le temps que j'écris de façon très imagée, n'ai-je pas acquis une notion claire de la différence qu'il y a entre image et métaphore, ou image et comparaison ? J'ai des servantes habiles, obéissantes, totalement dévouées, et je ne connais même pas leur nom. Je leur dis : « venez ! » et elles accourent. Voilà comment je les traite.

Pourtant ce ne sont pas les manuels qui me manquent. Voilà combien de temps, tenez, que je me propose d'aller potasser un peu ce Gradus – Les Procédés Littéraires, de revoir la concordance des temps dans la Grevisse : Ah, pouvoir dire avec Paul Meurisse, à moins que ce ne soit avec Jean Servais... : « Jusqu'ici j'ai toujours fait ce qu'il était convenu que je fisse, à présent je ferai ce qu'il est nécessaire que je fasse » ! J'adore  les exercices au trapèze de la grammaire française ! Hélas, culture physique et culture grammaticale connaissent chez moi des sorts comparables : beaucoup de résolutions, une bonne séance de travail, et c'est fini pour l'année.

Du boulot pour Don Juan

Jusque-là Don Juan de l’écriture, je me bornais à n’écrire un texte que lorsque j'en ressentais le besoin pressant, le plantant là et l'oubliant dès que j'en avais fini avec lui.

Tous ces cahiers ! Maintenant repentie, je dois faire comparaître devant moi tous les textes de ma liste : les grands, les petits, les vilains, les jolis, les contrefaits, les réussis, et tenter de réparer !

Une bonne élève

Je rêvais - sans rêves politiques. Et voilà que cela déplaisait à mon professeur de philosophie, dont les rêves étaient traversés des problèmes de beaucoup de pays et de la nécessité de faire la révolution dans le nôtre.

Il parla, parla longtemps, et voici qu'enfin des indignations socialistes apparurent dans mes rêves, qui me faisaient m'agiter dans mon lit, parler tout haut et transpirer autant qu'un docker syndiqué. Fierté.

La gamelle du chien

J'ai l'impression que mon chien mange deux fois plus que moi. Il est vrai que quand il court, c'est avec deux fois plus de pattes.

Oui, mais s'il a deux fois plus de pattes que moi, il les fatigue deux fois moins pour la même course.

Sans compter qu'il ne pèse que la moitié de mon poids.

Seulement comme il court dix fois plus vite que moi, au bout du compte c'est plutôt moi qui mange trop.


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